Édition du jeudi 17 septembre 2015
La Cour des comptes préconise de réformer les aides au logement versées aux étudiants
La Cour des comptes préconise de réformer le régime d'aide au logement des étudiants, en leur demandant de choisir entre le versement des aides personnalisées au logement (APL) et le rattachement au foyer fiscal parental, dans un rapport rendu public hier.
Présenté devant la commission des Finances du Sénat, le rapport contient six recommandations pour réformer le système des APL, dont la Cour reconnaît le « caractère globalement redistributif » mais qui génère toutefois certaines inégalités et s'avère de plus en plus coûteux dans un contexte budgétaire tendu.
Pour accroître l'équité des aides, « il pourrait être envisagé dans le système actuel de permettre aux familles de choisir entre le rattachement au foyer fiscal parental des allocataires étudiants et l'aide au logement, ce qui interdirait de cumuler une aide au logement pour un enfant étudiant avec la demi-part fiscale », écrit la Cour des comptes dans son rapport. Elle préconise par ailleurs « d'engager une réflexion sur la fusion à moyen terme des APL avec certains minima sociaux et la future prime d'activité », à l'instar de ce qui se fait au Royaume-Uni.
La Cour dénonce aussi les « inégalités entre les allocataires du parc social et du parc privé », les premiers, qui bénéficient d'un loyer plafonné, étant avantagés par rapport aux seconds à niveau de revenus égal. Elle propose ainsi de « lier plus étroitement le loyer réellement acquitté par les ménages et leurs revenus ».
Autre recommandation : « Simplifier les modalités de prise en compte des changements de situation (...) des bénéficiaires afin d'améliorer la prévisibilité des aides », notamment en figeant le montant des allocations pendant six mois. Pour l'heure, la procédure, qui se base sur un échange mensuel d'informations avec Pôle emploi, « génère des indus et des rappels », ce qui est « source de surcoûts ».
La Cour des comptes estime par ailleurs nécessaire « d'analyser la réalité et l'étendue de l'effet inflationniste des APL », les bailleurs augmentant les loyers en tablant sur le versement de ces aides.
Autres propositions des magistrats de la rue Cambon : la mise en place d’une base de données sur les logements pilotée par le ministère du Logement et « l’homogénéisation » par les administrations concernées « de leurs hypothèses d'évolution des dépenses » afin de les rendre plus « réalistes ».
En mai dernier, des députés de la commission des affaires économiques tiraient aussi la sonnette d’alarme sur l’inéquité des aides au logement. Présidé par François Pupponi, ce groupe de travail pointait déjà du doigt l’APL étudiant et proposait de revoir ses critères d’attribution. Les députés soulignaient également, comme vient de le faire la Cour des comptes, l’autre faiblesse du dispositif : son effet pervers sur l’augmentation des loyers (lire Maire info du 27 mai).
Quelque 6,5 millions de ménages bénéficient d'une aide au logement, dont 80% ont des ressources inférieures au Smic. L’an dernier, le coût de ces aides s’est élevé à 18 milliards d'euros (avec Afp).
Télécharger le rapport de la Cour des comptes.
Présenté devant la commission des Finances du Sénat, le rapport contient six recommandations pour réformer le système des APL, dont la Cour reconnaît le « caractère globalement redistributif » mais qui génère toutefois certaines inégalités et s'avère de plus en plus coûteux dans un contexte budgétaire tendu.
Pour accroître l'équité des aides, « il pourrait être envisagé dans le système actuel de permettre aux familles de choisir entre le rattachement au foyer fiscal parental des allocataires étudiants et l'aide au logement, ce qui interdirait de cumuler une aide au logement pour un enfant étudiant avec la demi-part fiscale », écrit la Cour des comptes dans son rapport. Elle préconise par ailleurs « d'engager une réflexion sur la fusion à moyen terme des APL avec certains minima sociaux et la future prime d'activité », à l'instar de ce qui se fait au Royaume-Uni.
La Cour dénonce aussi les « inégalités entre les allocataires du parc social et du parc privé », les premiers, qui bénéficient d'un loyer plafonné, étant avantagés par rapport aux seconds à niveau de revenus égal. Elle propose ainsi de « lier plus étroitement le loyer réellement acquitté par les ménages et leurs revenus ».
Autre recommandation : « Simplifier les modalités de prise en compte des changements de situation (...) des bénéficiaires afin d'améliorer la prévisibilité des aides », notamment en figeant le montant des allocations pendant six mois. Pour l'heure, la procédure, qui se base sur un échange mensuel d'informations avec Pôle emploi, « génère des indus et des rappels », ce qui est « source de surcoûts ».
La Cour des comptes estime par ailleurs nécessaire « d'analyser la réalité et l'étendue de l'effet inflationniste des APL », les bailleurs augmentant les loyers en tablant sur le versement de ces aides.
Autres propositions des magistrats de la rue Cambon : la mise en place d’une base de données sur les logements pilotée par le ministère du Logement et « l’homogénéisation » par les administrations concernées « de leurs hypothèses d'évolution des dépenses » afin de les rendre plus « réalistes ».
En mai dernier, des députés de la commission des affaires économiques tiraient aussi la sonnette d’alarme sur l’inéquité des aides au logement. Présidé par François Pupponi, ce groupe de travail pointait déjà du doigt l’APL étudiant et proposait de revoir ses critères d’attribution. Les députés soulignaient également, comme vient de le faire la Cour des comptes, l’autre faiblesse du dispositif : son effet pervers sur l’augmentation des loyers (lire Maire info du 27 mai).
Quelque 6,5 millions de ménages bénéficient d'une aide au logement, dont 80% ont des ressources inférieures au Smic. L’an dernier, le coût de ces aides s’est élevé à 18 milliards d'euros (avec Afp).
Télécharger le rapport de la Cour des comptes.
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